Photographe professionnel. Membre de l’Union des photographes d’Art de Russie.  Quatre fois lauréat du prix « Silver camera » récompensant le meilleur reportage photographique sur Moscou. Il a remporté les concours du « Meilleur photographe » et des « Meilleures photos de Russie ». Grand reporter journalistique, il est publié dans les magazines de référence « Photo&Video », « Photodelo », « Photomagazine », « Kinopark », « Vokrug Sveta », « Tourism and Rest », « National Geographic »… On peut voir ses travaux au Musée d’Histoire de la photographie à Saint-Petersbourg, au Musée des Arts multimédias à Moscou et dans de nombreuses collections privées. En 2012, il publie un album personnel « Can You See It ? ». Ses images réalisées à travers l’objectif d’un Olympus OM-D livrent des messages poétiques, drôles, humanistes, parfois durs, parfois pleins de tendresses… Toujours avec beaucoup de talent. 1264490_647306858647140_331292682_o

Dima Zverev est né en 1972 à Moscou. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs photographes contemporains en Russie. Enfant, il découvre le livre « La poétique de la photographie » à la librairie Dom Knighi de Moscou. La photographie en noir et blanc de Valentin Mikhaïlkovitch et de Valeri Stignev, différente de celle qu’il a l’habitude de voir dans les journaux et les magazines déchaîne sa passion : ces photographies, il les aime parce qu’elles sont suggestives, parce que l’esprit qui les habite impose aux objets de se dévoiler chaque fois sous des angles nouveaux, parce qu’elles suscitent des émotions, parce qu’elles repoussent les frontières du visible et se prêtent à plusieurs interprétations. Cette rencontre marque un véritable tournant dans sa vie. C’est avec cette inspiration, qu’il décide de s’exprimer avec l’objectif. Il fait ses premières expériences au Club des photographes « Le Novateur » : il y trouve – le Quoi et le Comment – de ce qu’il veut faire jaillir de ses clichés. Pour Dima, le Club qu’il présidera par la suite est le lieu privilégié de la réflexion et de la réalisation. Il décroche un diplôme d’excellence au Collège de géodésie et de cartographie de Moscou dans la spécialité photographie. Il grandit avec les projets architecturaux du Moscou des années 2000. Sa photographie explore les reflets et les lignes, et fixe les silhouettes et les portraits de ses habitants dans le paysage urbain.

Street photography
Sans conteste, la street photography qu’il développe sous la forme de photographie de reportage (stories) est son genre favori. Son travail privilégie les situations spontanées, c’est pourquoi Dima guette, attend l’instant fortuit… Le métro est pour lui un lieu consacré qui réunit les conditions idéales pour le photographe : il y fait chaud et sec, le métro est ouvert de 5h30 à 1h30. C’est aussi son moyen de transport au quotidien, alors ça tombe bien ! Dans cette sphère sociétale insolite, il réalise une série d’innombrables portraits de passagers, d’individualités, de foules et de scènes. Ça n’a pas toujours été facile et avec cette expérience, il écrit une page de l’histoire de la photographie et devient le témoin de la relation au photographe. Il initie ses séries dès 2007 : «  … à l’époque ce n’était pas simple, la milice était sur le qui-vive, et les passagers suspicieux et agressifs. Après plusieurs situations conflictuelles, j’ai dû interrompre le travail… . Mais à présent, les téléphones et les ordinateurs portables, les tablettes ont changé les comportements envers le photographe et j’ai pu reprendre ce travail à Moscou bien sûr, mais aussi à Paris, au Caire, à Rome. Mais le métro de Moscou a ses particularités : la masse, les mouvements de foule, les transports bondés… ; j’en viens à plaindre l’usager que je suis, et j’échangerais bien le confort que j’y trouve pour faire mes photos contre de meilleures conditions pour ses passagers. Et puis notre métro ne connaît pas l’uniformité ; chaque station a une construction particulière qui offre un matériau riche pour le photographe. Pour mesurer la valeur d’une situation particulière, le photographe doit voir, c’est à dire discerner l’unité dans le chaos de l’espace qui l’entoure, en y intégrant tout son vécu et sa culture générale … .»

Pour Dima, la photographie est le résultat d’un contact avec le monde.
Il trouve ses références chez Ribeiro Salgado pour la puissance de ses compositions abordant des sujets difficiles, chez W. Eugene Smith pour sa contribution sans concession à la photographie documentaire et chez Cartier-Bresson, légendaire maître du photojournalisme. Il cite aussi Sergueï Maximichine pour l’immense culture révélée dans ses photographies, pour leur densité et la richesse de leurs enseignements. Les photographies et le cheminement des artistes qui le séduisent sont à la source de nouvelles associations et de nouveaux enchaînements d’idées. De la confrontation de ses idées à celles des autres, naît une troisième conception et c’est ce qui l’intéresse. L’inspiration vient simplement, tout naturellement, après un premier cliché réussi lors d’une prise.

Pour Dima, la photographie est le résultat d’un contact avec le monde. « Pour commencer, ce peut être un vent qui vous cingle le visage, l’odeur âcre du goudron chaud dans une gare, un éclat de rire d’enfant, un rhume parce que vous avez les pieds trempés, une bière éventée ou au contraire un café bien mérité… Et pour finir, il en sortira une photographie qui reflète le tableau émotionnel du moment.»

Source :  entretien de Dima Zverev, 2013 http://www.rosphoto.com/portfolio/dmitriy_zverev-2232

Le site de Dima Zverev : http://www.dimazverev.ru/