Dimanche 5 février, à 17h30, Cosmopolis

#Prosescontreproses est une expérience créative collective où se croisent plusieurs moyens d’expression  – image, musique, voix, texte – et deux langues, le français et le russe. L’enjeu est de faire en sorte que tout fusionne dans un moment poétique. C’est un jeu de reflets et de lumières, des imperfections et des maladresses de l’accent étranger dans la voix et de la caméra qui tremble. Il faut que ça vibre et que ça palpite, que ça frissonne et que ça frémisse.  Tout est très simple : une présence dans un lieu commun, une voix neutre, une image la plus imparfaite possible…

#Prosescontreproses est une collection de films courts en ligne (d’où son nom en forme de hashtag) créés à partir des poèmes en prose écrits par Elena Truuts. Présenté par Julie Tébenkova Féougier.

crédit photos : Michael S.U. Hudson

Elena Truuts, auteure d’origine russe et estonienne, a longtemps vécu en France où elle a fait sa thèse sur l’œuvre théâtrale de Nathalie Sarraute.
https://vimeo.com/user44151933

Tatiana Moshkova est l’ «âme» du projet.  Elle filme, elle dirige, elle fait le montage du son et de la vidéo. Lauréate de plusieurs festivals internationaux de films d’animation, membre de jurys, elle travaille souvent aux côtés de sa sœur jumelle Marina Moshkova. La marque personnelle de Tatiana est la simplicité de sa manière de voir, pleine de sensations et de sens. Cette manière poétique de filmer montre l’inattendu des détails  qui remplissent la vidéo de nouvelles significations.
https://vimeo.com/user1344985

Valentina Chepiga, qui traduit les textes ès russe, est docteure en lettres, traductrice et linguiste, professeure de langue à l’ENA et écrit de courts poèmes pour enfants. Française d’origine russe, elle vit entre Strasbourg, Paris et Saint-Pétersbourg.
http://inalco-russe-open.webnode.ru/

Alain Laurens, qui travaille sous le nom de Rim Laurens est un DJ et un compositeur français qui travaille à Paris et dans le sud de la France. Il a beaucoup travaillé avec les cinéastes et les professionnels d’animation sur des projets qui ont reçu des prix importants dans différents festivals. Il collabore principalement avec la société de production cannoise Ad Astra Films.
https://soundcloud.com/rimlaurens

« Aller vers une place, et ne pas s’y arrêter. Des choses vues ainsi, toujours un peu en décalage par rapport à la ligne. Les proses contrées circulent sur le film des lèvres. Le visage est le mouvement d’une page à contempler. Les mots sont écrits, la diction les insère de nouveau. Ecouter lire ouvre un paysage dans d’autres paysages. Plans, séquences sur des écrans multiples, des scènes roulent dans les lumières d’une ville nécessairement autre. Nous avons rendez-vous. Nous nous asseyons. Nous regardons, nous écoutons. La réalité tourne, à différentes vitesses. Des traits nous fascinent, d’autres nous échappent. Les images font jouer les mots, établissent des contacts. L’auteure défait des instants dans le film de ses écrits. La caméra lit son visage, qui donne le tempo. Sa voix nous raconte des mouvements, des vibrations. Nous entendons les échos de certaines heures, des rues, des oiseaux, des vestiges. La musique s’infiltre dans l’apparente réalité. Des correspondances se dessinent, s’effacent, se reconfigurent. Nous les attendons, les suivons. Un autre rendez-vous. Et c’est pour cela, entre autres, qu’il faut accompagner le projet #prosescontreproses, dans cette série de films courts et denses, les accompagner attentivement. »

                                                                                                                                 Rémi Froger, poète

« …C’est cela, je crois, la grande justesse du projet déjà : le pressentiment rythmé, à même la parallèle des bribes de récit feuilleté, que les propositions principales de la poésie objective (l’articulation, l’hypotaxe) cherche ses subordonnées avec nous qui regardons des lèvres bouger en ville pour dire le réel au secret. La simple liste, la suite inarticulée des faits de la vie subie, ne suffit pas : il fallait encore prononcer cette insuffisance en vue d’une consistance, donner accès à la cohérence partagée, la trouver sans grande déclaration, mais dans l’intensité d’un chant, d’un parlé-chanté comme sec ou à froid. Nos questions les plus réelles brûlent dans le processus d’une justesse posée, gravement, sans poétisme, sans présomption. Il faut saluer ce geste. »

                                                                                                                                   Philippe Beck, poète

page Facebook  #Prosescontreproses

https://vimeo.com/user44151933